Depuis son élection en 2024, Rima Hassan, députée européenne de La France insoumise, subit une campagne de désinformation et de stigmatisation généralisée. Ses prises de position sur la Palestine déclenchent attaques médiatiques répétées, harcèlement sur les réseaux sociaux et menaces qu’elle documente elle-même.
Une figure politique sous pression
Rima Hassan, élue députée européenne en juin 2024, est devenue l’une des voix les plus critiques envers la politique israélienne à Gaza au sein du Parlement européen. Depuis lors, elle est régulièrement attaquée par les médias mainstream français, qui multiplient les articles à charge et les critiques virulentes, souvent en reprenant sans nuances les accusations d’antisémitisme ou d’apologie du terrorisme portées contre elle.
Ces attaques s’inscrivent dans un contexte de polarisation extrême sur le conflit israélo-palestinien, où ses déclarations sont fréquemment déformées ou sorties de leur contexte pour la discréditer. Un éditorial du directeur du Point a par exemple qualifié sa rhétorique d’« abjection », comparant sa posture à celle de figures extrémistes, ce qui témoigne d’une volonté de marginaliser la députée de manière systématique.
Harcèlement et menaces sur les réseaux sociaux
Rima Hassan documente elle-même les nombreuses menaces qu’elle reçoit, dues à ses prises de position pro-palestiniennes. Dans un entretien, elle a révélé avoir reçu des appels très violents, y compris des menaces de mort la faisant sérieusement craindre pour sa sécurité. Sur les réseaux sociaux, une véritable « chasse à la militante » s’organise, alimentée par certains groupes et personnalités politiques qui utilisent les plateformes pour la stigmatiser et la présenter comme dangereuse.
Accusations judiciaires et médiatiques
L’élue a été convoquée en 2024 pour « apologie du terrorisme » suite à plusieurs publications sur X (ex-Twitter) où elle soutenait la résistance palestinienne, ce qui a été interprété par certains comme une légitimation du Hamas, considéré comme terroriste par l’Union européenne. Cette affaire donne lieu à une multiplication des plaintes, dont celles déposées par l’Observatoire juif de France, tandis que Rima Hassan accuse ces procédures d’être des tentatives politiques pour faire taire sa voix.
Parallèlement, sa candidature à des fonctions spécifiques au Parlement européen a été bloquée, notamment la vice-présidence de la sous-commission des Droits de l’Homme, empêchant ainsi son engagement institutionnel sur ces questions.
Une instrumentalisation médiatique révélatrice
Les médias traditionnels participent souvent à un traitement partisan voire hostile. Par exemple, lors d’une interview sur BFMTV en octobre 2024, Rima Hassan a critiqué la ligne éditoriale des journalistes, ce qui a conduit l’entretien à être brutalement écourté, illustrant la fragilité du dialogue avec les médias dominants. Par ailleurs, son profil est régulièrement exploité dans des articles et éditoriaux à charge, détournant son discours pour alimenter une controverse qui dépasse la réalité de ses positions.
Une voix contestée mais déterminée
Malgré cette hostilité, Rima Hassan maintient et explicite son combat pour la reconnaissance des droits des Palestiniens et la dénonciation des violations du droit international régulièrement pointées du doigt par les ONG et institutions internationales telles que l’ONU ou la CIJ. Elle se positionne comme une représentante de ceux qui disent ne pas avoir de voix dans le débat public européen.
L’affaire Rima Hassan révèle une dynamique de polarisation intense autour de la question du Proche-Orient en France et dans la plus part des pays occidentaux. Entre harcèlement, menaces, accusations judiciaires et campagnes médiatiques hostiles, la députée européenne subit une pression multiforme. Son cas illustre les difficultés rencontrées par celles et ceux qui dénoncent les crimes de guerre en Palestine, confrontés à un climat politique et médiatique parfois peu propice au débat nuancé.
ALG247.COM avec Le Monde, Le Point, Ouest-France, Acrimed, LeMedia TV, BFMTV, Arrêt sur images.



