Crise de confiance : pourquoi les Français doutent de la démocratie après l’affaire Sarkozy
La condamnation puis la libération rapide de Nicolas Sarkozy illustrent la défiance grandissante envers la justice et les institutions démocratiques en France. Ce sentiment, alimenté par la perception d’une justice à deux vitesses, mine la légitimité du système politique.

Une condamnation qui interroge l’opinion
Le jugement du 25 septembre 2025 dans l’affaire du financement libyen a condamné Nicolas Sarkozy à cinq ans de prison pour association de malfaiteurs, avec exécution provisoire, avant d’ordonner sa libération sous contrôle judiciaire trois semaines plus tard. Cette succession d’événements, dans une procédure qui aura duré plus de 18 ans, a suscité une vive réaction dans la société française, renforçant le sentiment d’inégalité devant la loi.
Les mots de Marwan Muhammad, symbole d’une défiance accrue
Dans une tribune largement relayée sur les réseaux sociaux, Marwan Muhammad résume ce malaise collectif : « Les gens ne croient plus en la démocratie parce qu’ils constatent que cela a pris 18 ans pour rendre une décision contre Nicolas Sarkozy, alors même que les faits étaient accablants. Ils voient une justice souvent sévère envers les plus faibles mais clémente envers les puissants. Tant qu’il n’y aura pas de justice réelle pour tous, il n’y aura pas d’équité ni d’égalité réelles — donc pas de paix ».

Gérald Darmanin et la séparation des pouvoirs
La visite du ministre de la Justice Gérald Darmanin à Nicolas Sarkozy en prison a été perçue comme le symbole d’une proximité entre élites politiques et juridictionnelles. Elle a été vivement critiquée par la magistrature et jugée contraire au principe d’indépendance de la justice, ajoutant à la défiance envers l’État.
Une justice perçue comme inégale
Selon de multiples enquêtes, la justice en France est souvent perçue comme plus sévère avec les plus faibles et plus clémente avec les puissants. Les exemples de sanctions lourdes contre des citoyens modestes, alors que les élites politiques semblent bénéficier d’un traitement privilégié, renforcent ce sentiment de frustration. Plusieurs études indiquent que seuls 26% des Français font confiance au système politique.
Vers une crise démocratique profonde
La crise de légitimité des institutions se manifeste à travers une augmentation de la défiance et du rejet du discours politique, illustrée par des mouvements sociaux, des votes protestataires ou l’abstention croissante. Les attentes en matière d’équité et de justice demeurent insatisfaites, exacerbant la crise démocratique.
La condamnation de Nicolas Sarkozy et les réactions qu’elle a suscitées sont symptomatiques d’une défiance accrue envers les institutions françaises. L’appel à une justice impartiale exprimé par Marwan Muhammad rejoint une attente forte d’équité et d’égalité, essentielle au rétablissement de la confiance dans la démocratie.
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