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mercredi, novembre 19, 2025

Mariam Abu Daqqa. Une journaliste de Gaza entre dans l’Histoire

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Le prestigieux Institut international de la presse a décerné à titre posthume son prix « Héros de la liberté de la presse 2025 » à la journaliste palestinienne Mariam Abu Daqqa. Cet hommage mondial salue le courage d’une professionnelle tombée en couvrant la guerre à Gaza.

Une reconnaissance mondiale à Vienne

Lors d’une cérémonie réunissant plus de 600 journalistes du monde entier à l’Université de Vienne, l’Institut international de la presse (IPI) et International Media Support (IMS) ont décerné le 24 octobre la distinction “World Press Freedom Hero 2025” à Mariam Abu Daqqa, journaliste et photoreporter palestinienne tuée en août dernier lors d’un bombardement israélien sur le complexe médical Nasser à Khan Younis. L’IPI a salué une « reporter exemplaire, déterminée à montrer la vérité du terrain au péril de sa vie ».

Ce prix, remis à l’occasion du 75e anniversaire de l’IPI, récompense sept journalistes issus de différents continents pour leur courage et leur engagement en faveur de la liberté d’informer.

Une voix de Gaza réduite au silence

Correspondante de l’Independent Arabia et collaboratrice de l’Associated Press, Mariam Abu Daqqa documentait depuis des mois les souffrances des civils gazaouis. Selon le témoignage de Julie Pace, rédactrice en chef de l’AP, elle « capturait avec une honnêteté rare la douleur et la résilience des familles déplacées, des médecins et des enfants blessés ou souffrant de malnutrition ».

Née à Gaza en 1992, Mariam était considérée par ses pairs comme l’une des journalistes les plus actives du sud de l’enclave. Toujours équipée de son appareil photo, elle couvrait les frappes aériennes en première ligne. La journaliste Hadar al-Qurd l’a décrite comme « une femme intrépide, symbole de la résistance journalistique à Gaza ».

Un symbole de la liberté de la presse

Le directeur exécutif de l’IPI, Scott Griffen, a déclaré que cette distinction « rend hommage à ceux qui défendent la vérité face à l’autoritarisme croissant et à l’impunité ». Il a rappelé que plusieurs lauréats de l’édition 2025, notamment Martin Baron (États-Unis), Gustavo Gorriti (Pérou) et Jimmy Lai (Hong Kong), ont eux aussi payé un lourd tribut pour défendre la presse libre.

À travers Mariam Abu Daqqa, l’IPI a voulu mettre en lumière les conditions extrêmes des journalistes palestiniens, fréquemment pris pour cibles par l’armée israélienne dans la bande de Gaza. Selon l’organisation, la mort de Mariam illustre « la menace croissante d’une guerre menée aussi contre la vérité ».

Une héroïne au-delà de Gaza

L’hommage à Mariam Abu Daqqa dépasse le cadre palestinien : il célèbre la vocation universelle du journalisme, celle d’informer malgré le danger. Pour son rédacteur en chef, Adwan Al-Ahmari, elle incarnait « une professionnelle intègre, convaincue que dire la vérité est un devoir sacré, même au prix de la vie ».

À travers son œuvre photographique et ses reportages, Mariam demeure un symbole d’engagement humain et professionnel. Son nom rejoint désormais la liste restreinte des “Héros mondiaux de la liberté de la presse”, témoins d’un journalisme libre et courageux face aux ténèbres de la guerre.

Le prix attribué à Mariam Abu Daqqa par l’Institut international de la presse résonne comme un appel mondial à la protection des journalistes dans les zones de conflit. Son sacrifice rappelle que, même dans le silence des bombes, la vérité reste une arme et un devoir.

Rédaction : ALG247.COM (avec agences)

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