Fuite de documents : la Russie aurait planifié des livraisons d’avions militaires à l’Algérie, l’Iran et l’Éthiopie
Par ALG247.COM — avec Reuters, The Defense Post et The Eurasian Times
Une vaste fuite de documents confidentiels qui seraient issus de serveurs russes révèle que Moscou aurait planifié des livraisons d’avions de combat et de matériel militaire à plusieurs pays, dont l’Algérie, l’Iran et l’Éthiopie, dans le cadre de partenariats stratégiques renforcés ces derniers mois. Les informations, publiées cette semaine par des groupes de hackers pro-ukrainiens, apportent un éclairage inédit sur les ambitions industrielles et diplomatiques de la Russie, malgré les sanctions occidentales.
Des contrats de livraison jusqu’en 2026
Selon les données consultées par plusieurs médias spécialisés en défense, notamment The Eurasian Times et The Defense Post, les documents piratés appartiendraient à la société d’État russe Rostec, qui supervise l’ensemble du complexe militaro-industriel russe. Les plans internes évoquent des livraisons d’avions de chasse Sukhoï Su-35 et Su-30, ainsi que d’appareils d’entraînement avancés Yak-130, destinés à plusieurs partenaires étrangers, dont l’Algérie.
D’après ces fuites, l’Algérie figurerait parmi les principaux bénéficiaires de ces contrats, aux côtés de l’Iran et de l’Éthiopie. Les livraisons devaient s’échelonner entre 2024 et 2026, avec un volet de transfert de technologies permettant à certains pays de renforcer leur autonomie industrielle.
L’Algérie, un partenaire stratégique de longue date
L’Algérie entretient depuis plusieurs décennies une coopération militaire étroite avec la Russie, principal fournisseur de son armement. Ce partenariat s’est intensifié après la guerre en Ukraine, Moscou cherchant à consolider ses alliances hors du bloc occidental.
Les documents mentionnent la production conjointe présumée de pièces détachées et de munitions sur le sol algérien, ainsi que la formation de pilotes et de techniciens en Russie.
Cependant, les autorités algériennes n’ont pour l’instant fait aucun commentaire officiel sur ces révélations, et le ministère russe de la Défense n’a pas confirmé l’authenticité des fichiers divulgués.
Des fuites d’origine ukrainienne
Les informations proviendraient du groupe de hackers Cyber Resistance, proche des services ukrainiens, qui affirme avoir eu accès à plusieurs téraoctets de courriels internes et de fichiers confidentiels liés aux exportations d’armement russes. Ces données auraient ensuite été partagées avec le collectif InformNapalm, qui en a diffusé des extraits vérifiés par Reuters et The Defense Post.
D’après les experts cités par ces médias, ces révélations « mettent en lumière la résilience du réseau d’exportations militaires russes, malgré les sanctions internationales et la pression exercée sur son économie depuis 2022 ».
L’Iran et l’Éthiopie également concernés
Les documents évoquent aussi des accords avec l’Iran, notamment pour la fourniture de systèmes aériens de surveillance et de drones, ainsi qu’avec l’Éthiopie, qui cherche à moderniser sa flotte aérienne après des années de conflit interne.
Dans le cas de l’Iran, ces livraisons pourraient être liées à un échange technologique bilatéral, Téhéran ayant déjà fourni à Moscou plusieurs centaines de drones Shahed utilisés en Ukraine.
Des implications géopolitiques majeures
Si ces informations sont confirmées, elles pourraient raviver les inquiétudes occidentales concernant la prolifération des technologies militaires russes dans des zones sensibles.
Pour plusieurs analystes, ces projets de livraison témoignent de la volonté de Moscou de renforcer son influence stratégique en Afrique et au Moyen-Orient, alors que la Russie multiplie les initiatives diplomatiques sur le continent, notamment via le groupe Wagner et les forums Russie-Afrique.
Silence officiel à Alger et à Moscou
Ni le gouvernement algérien ni les autorités russes n’ont souhaité réagir pour le moment à ces fuites.
Interrogé par Reuters, un porte-parole du Kremlin a simplement indiqué ne pas être « au courant » de ces documents et a qualifié les accusations de « désinformation visant à saper la coopération bilatérale avec les partenaires de confiance de la Russie ».
📎ALG247.COM avec Reuters, The Defense Post, The Eurasian Times, InformNapalm