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mercredi, novembre 19, 2025

YouTube supprime 700 vidéos d’ONG palestiniennes documentant des crimes de guerre israéliens

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YouTube supprime 700 vidéos d’ONG palestiniennes documentant des crimes de guerre israéliens

Début octobre 2025, YouTube a supprimé près de 700 vidéos issues de trois ONG palestiniennes, Al-Haq, Al Mezan et le Centre palestinien pour les droits humains (PCHR), effaçant des preuves essentielles des violations israéliennes à Gaza et en Cisjordanie. Cette décision fait suite à des sanctions américaines ciblant ces ONG pour leur coopération avec la Cour pénale internationale (CPI).

YouTube efface des vidéos documentant le conflit israélo-palestinien

En octobre 2025, YouTube, filiale de Google, a procédé à la suppression de près de 700 vidéos publiées sur les chaînes de trois ONG palestiniennes majeures : Al-Haq, le Centre Al-Mezan pour les droits humains, et le Centre palestinien pour les droits humains (PCHR). Ces contenus comprenaient des reportages, témoignages et enquêtes détaillant les crimes de guerre commis par Israël à Gaza et en Cisjordanie depuis plusieurs années. La plateforme justifie cette mesure en invoquant sa conformité aux sanctions américaines imposées à ces organisations, en lien avec leur collaboration avec la CPI, qui enquête notamment sur des accusations de crimes de guerre aux dépens des autorités israéliennes.

Des ONG historiques au cœur de la documentation des violations

Ces trois ONG jouent un rôle crucial dans la documentation des violations des droits humains. Fondée en 1979, Al-Haq se distingue comme une organisation pionnière dans la défense des droits palestiniens et l’enquête sur les crimes de guerre israéliens. Le PCHR est reconnu par l’ONU comme la plus ancienne organisation active à Gaza, tandis que le Centre Al-Mezan assure une veille constante sur les violations des droits humains dans la région depuis deux décennies. L’effacement de leurs contenus vidéo constitue une perte importante dans la lutte pour la justice et la mémoire.

Sanctions américaines et pression politique

Cette suppression intervient suite aux sanctions imposées par l’administration Trump aux États-Unis contre ces ONG palestiniennes, accusées de collaborer avec la Cour pénale internationale. En septembre 2025, le gouvernement américain a étendu ces sanctions, en rétorsion à la coopération de ces groupes avec la CPI, perçue comme une menace par Washington et ses alliés. Human Rights Watch a qualifié cette démarche de “tentative cruelle et vindicative” visant à pénaliser des défenseurs des droits humains œuvrant en situation particulièrement difficile. Ces sanctions ont été dénoncées comme un affaiblissement des principes de l’état de droit à l’échelle mondiale et une attaque contre les défenseurs des droits humains.

Réactions des ONG palestiniennes face à la censure

Les ONG concernées et leurs représentants ont vivement condamné la décision de YouTube. Basel al-Sourani, du PCHR, a souligné que la suppression de ces vidéos équivaut à une complicité dans l’effacement de la voix des victimes palestiniennes. Elles déplorent une atteinte grave à la liberté d’expression et dénoncent ce qu’elles qualifient de “silence imposé” à leur population. Ce retrait s’inscrit dans un contexte plus large de répression numérique visant à faire taire les récits palestiniens sur les grandes plateformes américaines, après des mesures similaires de Mailchimp et d’autres services en ligne.

Enjeux pour la justice internationale et la mémoire

La disparition de ces vidéos est d’autant plus dommageable qu’elles servaient de preuves essentielles dans les enquêtes en cours à la Cour pénale internationale. Cette dernière examine les dossiers de crimes de guerre et crimes contre l’humanité dans le cadre du conflit israélo-palestinien. Les ONG redoutent que l’effacement de ces archives fragilise les procédures judiciaires et empêche la reconnaissance des souffrances des victimes. La question de la conservation des preuves et de la liberté d’expression dans les conflits armés en ligne reste au cœur des débats internationaux.

La suppression par YouTube de centaines de vidéos produites par des ONG palestiniennes documentant des crimes de guerre israéliens relance le débat sur la liberté d’expression, la préservation des preuves et la pression politique qui entoure le conflit israélo-palestinien. Sous prétexte de se conformer aux sanctions américaines, la décision participe à l’effacement des récits palestiniens, réduisant ainsi la visibilité des violations des droits humains et fragilisant le travail des défenseurs de la justice internationale.

ALG247.COM

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