Maroc-Algérie : le geste d’Omar Hilale à l’ONU et la diplomatie en tension
Une scène diplomatique a fait grand bruit au Conseil de sécurité des Nations Unies à New York. Omar Hilale, représentant permanent du Maroc auprès de l’ONU, a été filmé en train de cacher le drapeau algérien derrière celui des États-Unis lors d’une intervention devant la presse. Ce geste, largement perçu comme une provocation symbolique, intervient alors que le roi Mohammed VI lançait un appel au dialogue avec l’Algérie.
Un geste aux lourdes connotations symboliques
Lors de cet incident au siège des Nations Unies, le drapeau algérien, disposé aux côtés des autres étendards, a été délibérément occulté par Omar Hilale avec le drapeau américain, juste avant qu’il ne s’adresse aux journalistes. Ce comportement, jugé irrespectueux envers un pays voisin, a déclenché une vive polémique, en Algérie comme à l’international.
Ce n’est pas seulement un affront protocolaire : chaque drapeau dans le cadre onusien représente la souveraineté et la dignité d’un État. Couvrir le drapeau algérien, c’est en quelque sorte nier l’existence symbolique d’un État membre des Nations Unies. Ce geste est d’autant plus controversé qu’il survient dans un lieu où règnent normalement respect mutuel et neutralité diplomatique.
Des appels au dialogue détournés ?
Le geste d’Omar Hilale contredit ostensiblement l’appel au “dialogue fraternel” lancé par le roi Mohammed VI à l’attention de son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune. En effet, alors que Mohammed VI affirme vouloir renouer un dialogue sincère, la diplomatie marocaine manifeste par ce biais une forme de tension diplomatique persistante.
Selon plusieurs observateurs et analystes, ce comportement reflète la stratégie marocaine d’exclure symboliquement l’Algérie de la scène internationale, notamment dans le dossier sensible du Sahara occidental. En 2025, la résolution du Conseil de sécurité reconnaissant pour la première fois l’autonomie promue par le Maroc soulève encore plus la fracture entre les deux pays, l’Algérie rejetant ce texte, estimant qu’il ne respecte pas les principes internationaux de décolonisation.
Réactions et contexte régional
L’incident a provoqué un tollé sur les réseaux sociaux, en particulier en Algérie, où les internautes et responsables ont dénoncé ce qu’ils considèrent comme une humiliation diplomatique. De leur côté, certains voix marocaines ont tenté de justifier ce geste, le qualifiant d’accident ou de maladresse. Néanmoins, pour la majorité, ce geste est jugé trop explicite pour être involontaire.
Cet épisode s’inscrit dans un contexte marqué par une forte rivalité politique entre Rabat et Alger. Omar Hilale, diplomate chevronné, est connu pour des postures virulentes contre l’Algérie, ayant notamment alimenté des suspicions sur le programme nucléaire algérien. La diplomatie marocaine semble privilégier l’appui des grandes puissances, ici symbolisé par le drapeau américain, pour asseoir sa légitimité régionale.
Un avenir incertain pour le dialogue
Le geste symbolique d’Hilale illustre le fossé diplomatique qui persiste entre le Maroc et l’Algérie. Alors que le roi Mohammed VI tend la main au dialogue, les actes sur le terrain diplomatique traduisent une méfiance profonde, nourrie par des décennies de différends historiques et territoriaux.
Cette situation complique considérablement la possibilité d’un règlement pacifique et durable des tensions dans la région, notamment à travers un rapprochement bilatéral qui reste aujourd’hui fragile. La diplomatie marocaine semble pour l’heure privilégier la stratégie du rapport de force et des alliances extérieures occidentales et israélienne, au risque d’isoler davantage la région maghrébine et de compromettre gravement les intérêts des peuples de la région.
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