La France veut relancer le dialogue avec l’Algérie : un tournant avec Laurent Nuñez
Après une longue période de tensions diplomatiques, le ministre français de l’Intérieur, Laurent Nuñez, engage une nouvelle approche pour renouer le dialogue avec l’Algérie, notamment sur les questions sécuritaires et migratoires. Un changement de méthode qui pourrait amorcer un apaisement durable entre les deux pays.
Un contexte de crise prolongée
Depuis plus d’un an, les relations entre la France et l’Algérie sont marquées par une crise diplomatique profonde, exacerbée par la reconnaissance par Paris de la marocanité du Sahara occidental en 2024, puis par des tensions sur la gestion des populations algériennes en situation irrégulière en France. Cette crise a conduit à une rupture des échanges sécuritaires et à des expulsions réciproques de diplomates. Le différend sur les obligations de quitter le territoire français (OQTF) pour les Algériens et la suspension des flux de laissez-passer ont particulièrement cristallisé les tensions.
La méthode Retailleau abandonnée, place au dialogue technique
Avec l’arrivée de Laurent Nuñez à la tête du ministère de l’Intérieur, la posture française évolue nettement. Contrairement à son prédécesseur Bruno Retailleau, qui prônait une fermeté et un bras de fer, Nuñez privilégie la reprise du dialogue technique avec Alger. Il reconnaît que l’absence d’échanges sécuritaires est « un gros problème » pour la France et affirme la nécessité d’un « bougé » pour relancer la coopération, notamment en matière de sécurité et d’échanges d’informations. La volonté affichée est de reprendre la délivrance des laissez-passer aux Algériens en situation irrégulière en France, point clé pour le règlement des OQTF.
L’accord franco-algérien de 1968 maintenu
Alors que des voix politiques françaises ont proposé de remettre en cause l’accord franco-algérien de 1968 relatif à la circulation et à l’emploi des citoyens algériens en France, Laurent Nuñez confirme que cet accord « fonctionne » et que sa dénonciation n’est « pas à l’ordre du jour ». Ce choix marque une volonté de stabiliser au minimum le cadre juridique existant pour faciliter la reprise des relations bilatérales.
Perspectives d’un apaisement durable
Cette nouvelle orientation signe un tournant dans la politique française vis-à-vis de l’Algérie, plus pragmatique et tournée vers la reconstruction d’une relation bilatérale stable. Si la démarche reste à confirmer par une reprise concrète des contacts au plus haut niveau, elle répond à une demande urgente de Paris pour traiter les questions sécuritaires sensibles et les flux migratoires de manière coordonnée. Ce changement pourrait ainsi ouvrir la voie à un apaisement longuement attendu dans les relations franco-algériennes.
ALG247.COM avec Agences



