Selon un rapport de Sky News confirmé par plusieurs médias régionaux, Israël soutient secrètement quatre milices palestiniennes dans le cadre d’un projet baptisé « Gaza nouvelle ». Ce programme, appuyé discrètement par les Émirats arabes unis, vise à instaurer une administration gazaouie sans le Hamas.
Quatre milices palestiniennes financées par Israël
L’enquête de Sky News, recoupée par Infos-Israel.News, Haaretz et The Times of Israel, révèle qu’Israël appuie quatre formations armées locales dirigées par Hussam Al-Asatl, Yasser Abou Shabab, Rami Helles et Achraf Al-Mansi. Ces groupes, actifs dans des zones sous contrôle de l’armée israélienne, auraient pour mission d’assurer la sécurité et d’empêcher le retour du Hamas.
Selon des sources israéliennes citées par Haaretz, cette stratégie s’inscrit dans une volonté de créer une alternative palestinienne “crédible et démilitarisée”.
Une coordination logistique via Karem Shalom
Les milices opéreraient avec un appui discret des forces israéliennes, notamment par l’approvisionnement en matériel via le poste frontalier de Kerem Shalom. Les échanges de renseignements et la coopération tactique seraient tolérés par Israël en échange d’un contrôle de terrain face aux restes du Hamas. Des responsables palestiniens auraient également reconnu l’existence d’un “dialogue informel” entre ces groupes et certaines branches sécuritaires de l’Autorité palestinienne, sans pour autant que celle-ci valide officiellement le projet.
Un soutien indirect des Émirats arabes unis
Le même rapport souligne le rôle discret des Émirats arabes unis, qui financeraient partiellement la logistique humanitaire et les infrastructures dans les zones sous contrôle de ces groupes. Ce soutien entrerait dans la continuité des Accords d’Abraham, et serait coordonné avec Israël, l’Égypte et les États-Unis. Selon The Times of Israel et Reuters, le président américain Donald Trump aurait donné son accord pour une coopération régionale visant à « stabiliser Gaza après le Hamas » dans le cadre d’un plan international de reconstruction.
Vers une “Gaza sans Hamas” ?
Le projet “Gaza nouvelle” reprendrait certains éléments du plan Trump pour la paix régionale, prévoyant la création d’un comité palestinien technocratique temporaire et la participation d’une force de stabilisation internationale (ISF) soutenue par les États-Unis, Israël, l’Égypte et la Jordanie.
Pour les analystes israéliens, il s’agirait du modèle post-conflit de Mossoul, adapté à Gaza : permettre aux Palestiniens de gouverner, mais sans faction militaire ni influence du Hamas.
Les critiques et les risques
Le Hamas dénonce une “conspiration sioniste et arabe” visant à créer des milices “collaboratrices”. Des ONG comme Human Rights Watch alertent sur les dérives d’un tel plan, qui pourrait se traduire par une occupation de substitution et des déplacements forcés de population sous couvert de reconstruction.
Les observateurs soulignent que, malgré le cadre “post-Hamas” affiché, le risque d’un nouveau cycle de violences demeure élevé tant que la légitimité politique des groupes soutenus par Israël n’est pas reconnue par la population gazaouie.
Le projet « Gaza nouvelle » illustre la stratégie d’Israël et de ses partenaires arabes pour remodeler l’enclave en une entité démilitarisée, sans Hamas. Entre ambitions sécuritaires, calculs géopolitiques et tensions internes palestiniennes, cette opération reste un pari incertain sur l’avenir d’un territoire en quête de souveraineté réelle.
Rédaction : ALG247.COM



