Les autorités de Gaza ont accusé l’armée israélienne d’avoir prélevé des organes sur les corps de Palestiniens remis via la Croix-Rouge. Israël n’a pour l’heure apporté aucune réponse officielle, tandis que de multiples organisations réclament une enquête indépendante.
Des corps mutilés remis à Gaza
Selon Ismail Thawabta, directeur du Bureau des médias du gouvernement de Gaza, 120 corps palestiniens ont été restitués par Israël entre le 14 et le 17 octobre 2025 via le Comité international de la Croix-Rouge. De nombreux cadavres présentaient, selon lui, des signes de torture, de brûlures, de ligotage et de strangulation. Plusieurs dépouilles manquaient d’organes, notamment les yeux, cornées et autres parties internes, laissant planer des soupçons de vols d’organes systématiques.
Thawabta a dénoncé un « crime barbare » et appelé à la formation d’une commission d’enquête internationale, soutenue par des ONG de défense des droits humains et des organismes médicaux indépendants.
Des accusations reprises par plusieurs sources
Des déclarations similaires ont été relayées par le ministère de la Santé de Gaza. Son directeur, Dr. Munir al-Bursh, a affirmé que certains prisonniers morts avaient été « attachés comme des animaux, aveuglés et brûlés », parlant d’un « crime de guerre à part entière ».
Le Bureau des prisonniers palestiniens a, pour sa part, évoqué des preuves médico-légales suggérant des exécutions sommaires et des mutilations post-mortem, potentiellement liées à des trafics d’organes humains.
Des pratiques anciennes et controversées
Les accusations de prélèvements d’organes sur des Palestiniens ne sont pas nouvelles. Le média iranien Mizan Online rappelle que des allégations similaires remontent aux années 1980 et 1990, lorsqu’Israël pratiquait la rétention prolongée de corps palestiniens dans le “cimetière des numéros”, zone militaire où les dépouilles étaient numérotées et inaccessibles aux familles.
En 2009, le gouvernement israélien avait avoué l’existence de prélèvements d’organes post-mortem non consentis dans ses hôpitaux entre 1990 et 2000, notamment sur des Palestiniens, des travailleurs africains et des migrants, selon une enquête diffusée par la chaîne publique israélienne Channel 2 à l’époque.
Silence israélien et appel à la transparence
Le porte-parole de l’armée israélienne n’a pas répondu aux accusations au moment de leur publication. Israël a cependant toujours nié tout vol d’organes, qualifiant ces accusations de « désinformation antisémite ». De son côté, la Campagne nationale palestinienne pour la restitution des corps affirme que 735 dépouilles palestiniennes, dont 67 enfants, se trouvent toujours dans les morgues israéliennes, tandis que le quotidien Haaretz mentionne près de 1 500 corps de Gaza enterrés dans la base militaire de Sde Teiman, dans le désert du Néguev.
Contexte du conflit et dimension humanitaire
Ces accusations surviennent dans un Gaza déjà ravagé par la guerre. Depuis octobre 2023, près de 68 000 Palestiniens ont péri, principalement des femmes et des enfants, selon le ministère de la Santé du territoire. Le conflit a entraîné l’effondrement des infrastructures, et les échanges de prisonniers se poursuivent dans le cadre du plan en vingt points proposé par le président américain Donald Trump.
L’affaire des présumés vols d’organes sur des Palestiniens par l’armée israélienne relance un débat international sur les violations graves du droit humanitaire à Gaza. Si les autorités locales et plusieurs médias font état de preuves médico-légales troublantes, l’absence de réaction d’Israël et le manque d’accès des observateurs indépendants compliquent toute vérification. Les Nations unies et organisations humanitaires sont désormais pressées d’exiger une enquête transparente et internationale sur ces allégations graves.
ALG247.COM avec TRT Afrika, Anadolu Agency, TRT World, Telegrafi.com, New Indian Express, Mizan Online, Haaretz.



