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mercredi, novembre 19, 2025

Exécutions extrajudiciaires en haute mer sous Trump : le virage inquiétant de la politique américaine

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Exécutions extrajudiciaires en haute mer sous Trump : le virage inquiétant de la politique américaine

L’administration Trump est accusée d’avoir ordonné des exécutions en mer contre des personnes présumées liées à la criminalité, sans procès ni preuves formelles. Cette escalade suscite l’inquiétude quant au respect des lois nationales et internationales.

Les faits : opérations militaires et exécutions en mer

Depuis le début de son second mandat, le président Donald Trump mène une campagne militaire ciblant des navires en mer, présentés comme opérés par des groupes criminels ou terroristes. Sous la direction du secrétaire de la Défense Pete Hegseth, l’armée américaine a détruit dix bateaux dans les eaux des Caraïbes et du Pacifique depuis début octobre, provoquant la mort de 43 personnes. Aucune preuve tangible n’a été communiquée publiquement sur l’appartenance de ces embarcations à des réseaux de trafic de stupéfiants ou au groupe Tren de Aragua, qualifié de terroriste par Donald Trump.

Le président justifie ces actes en désignant les victimes comme des “combattants ennemis”, estimant que le trafic de drogue constitue une attaque armée contre les États-Unis. Il s’affranchit ainsi des procédures traditionnelles de la garde côtière et de la justice : auparavant, les suspects interceptés étaient arrêtés et jugés en vertu du droit pénal national.


Débat juridique : illégalité des ciblages et enjeux internationaux

Plusieurs experts et journalistes, dont l’économiste Robert Reich, soulignent le caractère illégal de ces exécutions. La législation américaine, tout comme le droit international, prohibe explicitement le ciblage de civils non directement engagés dans des hostilités, même s’ils sont soupçonnés de criminalité. Ce recours à la force létale sans preuve ni procès contre des civils est assimilé à des exécutions extrajudiciaires, une pratique dénoncée par les institutions internationales.

Le virage sécuritaire marqué par Donald Trump s’accompagne également d’une intensification des arrestations de personnes accusées de sympathies criminelles ou politiques. Des élus, membres du Congrès et même des citoyens américains ont été détenus par l’agence ICE sur la base de soupçons souvent infondés, nourrissant les inquiétudes relatives au respect des libertés fondamentales.


Trump et l’élargissement du concept « d’ennemi »

Le président Trump ne se limite plus à qualifier les narco-trafiquants de “combattants ennemis”. Il a publiquement évoqué l’idée d’utiliser l’armée contre des opposants politiques, des militants et des membres de groupes minoritaires, y compris lors d’interventions dans des grandes villes américaines. Cette extension du concept d’« ennemi intérieur » suscite des interrogations sur l’avenir de l’État de droit et des contre-pouvoirs aux États-Unis.


La multiplication d’exécutions extrajudiciaires sous l’administration Trump marque une rupture avec les normes juridiques traditionnelles américaines et internationales. Ce tournant sécuritaire, motivé par une lutte amplifiée contre le trafic de drogue et l’insécurité, pose de graves questions sur le respect des droits humains et la séparation des pouvoirs. La communauté internationale et de nombreux acteurs américains s’interrogent sur la légalité et la légitimité de telles mesures.

ALG247.COM avec Robert Reich, chronique sur Substack, NPR, dossier sur le rétablissement de la peine de mort, AP News, ordre d’exécution fédéral signé par Trump

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