USA et ONU : la question du Sahara Occidental au cœur d’un bras de fer diplomatique
Le Conseil de sécurité de l’ONU s’apprête à trancher sur le sort du Sahara Occidental, dernier territoire non autonome d’Afrique. Un projet de résolution américain, soutenu par plusieurs puissances occidentales, vise à imposer une solution favorable au Maroc, suscitant une vive opposition de l’Algérie et du Front Polisario ainsi que des réticences de la part de la Russie et de la Chine.
Un vote décisif à l’ONU
Le Conseil de sécurité doit examiner, le 30 octobre 2025, un projet de résolution sur le Sahara Occidental, présenté par les États-Unis. Ce texte, qui s’inscrit dans la continuité de la reconnaissance américaine de la souveraineté marocaine sur le territoire, vise à faire du plan d’autonomie marocain, proposé en 2007, la base exclusive du règlement du conflit. Le projet de résolution, selon plusieurs sources diplomatiques, omet toute référence explicite au référendum d’autodétermination, ce qui constitue une rupture avec les résolutions précédentes de l’ONU et le mandat initial de la MINURSO.
L’Algérie et le Front Polisario en première ligne
L’Algérie, qui soutient le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui, s’est abstenue lors du vote de prorogation du mandat de la MINURSO en octobre 2024, après le rejet de ses amendements visant à réaffirmer le rôle du Haut-Commissariat aux droits de l’homme et à rappeler l’importance du référendum. Le Front Polisario, quant à lui, dénonce une « dérive grave et sans précédent » dans le traitement du dossier, affirmant que le projet américain vise à enterrer le principe de l’autodétermination. Le mouvement indépendantiste reste ouvert à la possibilité d’un référendum sur le plan d’autonomie marocain, mais uniquement si la population sahraouie le valide elle-même.
Les enjeux géopolitiques et économiques
La question du Sahara Occidental reste un enjeu majeur pour la stabilité du Maghreb et pour les intérêts stratégiques des grandes puissances. Le Maroc, soutenu par les États-Unis, la France et plusieurs pays européens, propose un plan d’autonomie sous souveraineté marocaine, tandis que le Front Polisario réclame un référendum d’autodétermination, conformément aux résolutions de l’ONU. L’Algérie, qui accueille des camps de réfugiés sahraouis, rejette toute solution qui ne respecterait pas le droit international et le droit des Sahraouis à choisir librement leur avenir.
Vers une solution transactionnelle ou une impasse diplomatique ?
Les analystes soulignent que la résolution du conflit dépendra désormais de la capacité des parties à trouver un compromis acceptable, dans un contexte de pressions internationales croissantes. L’Europe, confrontée à des défis migratoires, énergétiques et sécuritaires, considère la stabilisation du Sahara Occidental comme un impératif stratégique. Toutefois, la voie du dialogue direct entre le Maroc et l’Algérie, encouragée par certains acteurs internationaux, reste incertaine, tant que les droits fondamentaux du peuple sahraoui ne seront pas pleinement reconnus.
POUR ALLER PLUS LOIN
- Résolution 2756 (2024) du Conseil de sécurité de l’ONU
- Déclarations du Front Polisario et du ministère des Affaires étrangères sahraoui (octobre 2025)
- Analyse géopolitique, Horizons.ma (février 2025)
- Reportages et analyses, Le Monde, Africanews, SPS RASD (octobre 2025)
- Communiqués officiels ONU et presse internationale



