Le poète du Hirak Mohamed Tadjadit condamné à 5 ans de prison ferme
Le militant et poète du Hirak, Mohamed Tadjadit, a été condamné par le tribunal criminel de Dar El Beïda à cinq ans de prison ferme et à une amende de 200 000 dinars. La défense dénonce une décision sévère dans un dossier qu’elle juge vide de preuves.
Mohamed Tadjadit reconnu coupable de plusieurs chefs d’accusation
Le tribunal criminel de première instance d’Alger, siégeant au tribunal de Dar El Beïda, a rendu lundi un jugement lourd à l’encontre de Mohamed Tadjadit, surnommé le « poète du Hirak ». Le jeune militant a été reconnu coupable de six chefs d’accusation, dont l’apologie d’actes terroristes et l’utilisation des technologies de l’information pour soutenir des entités qualifiées de terroristes.

Parmi les charges retenues figurent également la propagation d’idées liées à des entités terroristes, l’outrage à corps constitués, la diffusion de publications portant atteinte à l’intérêt national, ainsi que l’incitation à attroupement non armé. Ces infractions sont prévues et réprimées par les articles 87 bis, 96, 100 alinéa 1 et 146 du code pénal.
Le parquet avait requis une peine de dix ans de réclusion criminelle. Le Trésor public, partie civile dans cette affaire, réclamait deux millions de dinars à titre de dédommagement. Finalement, le tribunal a condamné Tadjadit à cinq ans de prison ferme, à une amende de 200 000 dinars, ainsi qu’à verser 500 000 dinars de dommages et intérêts à l’Agent judiciaire du Trésor.
La défense conteste un verdict jugé « inattendu »
Le collectif de défense, composé notamment des avocats Fatma Sadaat, Mostefa Bouchachi, Nour Eddine Ahmine et Majid Hachour, a exprimé sa surprise face à la sévérité de la décision rendue. Les avocats affirment que le dossier ne contient aucun élément matériel prouvant les infractions reprochées à leur client, arrêtés alors qu’il exerçait son droit à la liberté d’expression.Selon eux, l’affaire illustre l’usage extensif des articles relatifs à la lutte antiterroriste pour poursuivre des militants et figures du mouvement citoyen.
Réactions et appels à la libération
Suite à l’annonce du verdict, plusieurs défenseurs des droits humains et collectifs citoyens ont exprimé leur solidarité avec Mohamed Tadjadit, appelant à sa libération ainsi qu’à celle de tous les détenus d’opinion en Algérie. Sur les réseaux sociaux, de nombreux messages ont relayé le slogan « Liberté pour Tadjadit Mohamed ».
Mohamed Tadjadit, figure emblématique du Hirak, s’est fait connaître dès 2019 par ses poèmes et slams interprétés lors des manifestations, devenant un symbole de la contestation pacifique et de la liberté d’expression, ceci étant en réalité le seul reproche qui lui vaut autant de répression et de condamnations judiciaires depuis maintenant plus 5 annees..
La condamnation de Mohamed Tadjadit intervient dans un contexte où plusieurs militants et journalistes poursuivis pour leurs opinions continuent d’être jugés à travers le pays. Sa défense a annoncé envisager de faire appel de cette décision rendue en premier ressort.
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