Sur fond d’hésitations, les démocrates finissent par soutenir Zahran Mamdani à New York
Le jeune candidat progressiste Zahran Mamdani, favori dans la course à la mairie de New York, divise les rangs démocrates. Malgré leurs réticences, les figures du parti ont fini par se rallier à son ascension politique fulgurante.
Les démocrates partagés face à Mamdani
À quelques jours des élections municipales du 4 novembre, la campagne de Zahran Mamdani, 34 ans, suscite débats et tensions au sein du Parti démocrate. Fils d’immigrés ougando-indiens et membre de l’aile progressiste, Mamdani s’apprête peut-être à devenir le premier maire musulman de New York, une métropole de neuf millions d’habitants au rayonnement mondial.
Son programme social ambitieux — transports publics gratuits, hausse des impôts sur les grandes fortunes et aides aux familles modestes — séduit l’électorat populaire, mais inquiète les donateurs de Wall Street et les cadres du parti.
Un ralliement sous contrainte
Après avoir écarté l’ancien gouverneur Andrew Cuomo lors des primaires, Mamdani a reçu le soutien public de la gouverneure Kathy Hochul, du chef de la minorité démocrate à la Chambre, Hakeem Jeffries, et de l’ancienne vice-présidente Kamala Harris. Le président Barack Obama, en revanche, a choisi la prudence, se limitant à un entretien privé sans déclaration officielle.
La montée de Mamdani a surpris un parti habitué à des profils plus centristes. Au début de l’année, il ne recueillait que 1% des intentions de vote. Mais grâce à une campagne numérique maîtrisée et un discours axé sur le coût de la vie, il a renversé les pronostics. Les récents sondages lui donnent entre 44% et 52% des intentions de vote, loin devant son rival indépendant Cuomo et le candidat républicain Curtis Sliwa.
Une campagne marquée par le clivage idéologique
Mamdani revendique son ancrage socialiste et progressiste. Membre des Democratic Socialists of America, il promet de “redonner la ville à ses habitants”. Ses positions pro-palestiniennes et sa dénonciation des “crimes de guerre” commis à Gaza ont cependant alimenté la méfiance dans certains milieux new-yorkais sensibles aux questions du Moyen-Orient.
Accusé à la fois d’islamisme et d’antisémitisme par ses opposants républicains, Mamdani condamne “toute forme de haine”, promettant d’augmenter les budgets de lutte contre les crimes motivés par l’intolérance religieuse. Ses propos sur “l’internationalisation de l’intifada” continuent toutefois de provoquer des débats passionnés.
Trump, Musk et l’inattendu soutien médiatique
L’élection new-yorkaise s’est invitée sur la scène nationale. Le président Donald Trump a dénoncé la “dérive socialiste” du Parti démocrate avant de se raviser, affirmant qu’il “parlerait à Mamdani s’il gagne”.
De son côté, le milliardaire Elon Musk a attisé la curiosité en qualifiant Mamdani de “futur du Parti démocrate” sur sa plateforme X, un message interprété tour à tour comme un compliment ou une ironie.
Un vote au-delà de New York
Pour les progressistes comme Bernie Sanders, ce scrutin dépasse les frontières de la métropole. “Ce vote donnera espoir et courage à tous ceux qui veulent un changement”, a-t-il déclaré. À deux jours du verdict des urnes, la candidature de Zahran Mamdani symbolise autant un tournant politique à gauche qu’un test de tolérance pour l’Amérique urbaine.
À la veille d’un scrutin décisif, les démocrates se résolvent à soutenir un candidat qu’ils peinaient à comprendre. Si Mamdani l’emporte, il redéfinira la trajectoire du progressisme américain depuis l’une des villes les plus influentes du monde.
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