Opinion. Le coût dévastateur du non-Maghreb
L’absence d’unité maghrébine n’est plus une simple impasse politique : elle devient une menace stratégique majeure pour notre avenir à tous. En dénonçant la faillite des régimes issus des indépendances, dans un post publié sur sa page Facebook, Fodil Boumala alerte sur le prix catastrophique de cette désunion.
Un Maghreb fragmenté, otage de systèmes sans projet
L’intellectuel et militant Fodil Boumala met en lumière la gravité de la situation actuelle du Maghreb, une région où l’idée d’unité s’étiole face à des régimes qu’il qualifie de « non légitimes », tournés contre leurs peuples et dépourvus de toute vision historique ou économique. Selon lui, ces systèmes, incapables d’incarner les valeurs de l’État moderne ou de répondre aux aspirations nationales, sont devenus des obstacles structurels à toute dynamique de construction maghrébine.
Ce qu’il nomme « la non-unité maghrébine » n’est pas simplement un échec administratif ; c’est un drame politique et civilisationnel. En reniant l’élan de fraternité qui avait animé les mouvements de libération au temps du colonialisme, les dirigeants postindépendance ont trahi l’héritage fondateur du Maghreb libéré.
Une désunion au service des puissances extérieures
Boumala insiste sur la portée géopolitique de cette désunion. Le vide laissé par l’absence d’intégration régionale devient un terrain d’influence pour les grandes puissances. Les États-Unis, la Chine, la Russie, certaines nations européennes, Israël et la Turquie exploitent cette fragmentation pour consolider leurs positions dans la région.
Cette dépendance politique et économique transforme le Maghreb en un espace néocolonial moderne, où l’absence de coordination et de stratégie commune se traduit par une perte de souveraineté collective. Le rêve d’un pôle maghrébin fort, africain et méditerranéen, s’évanouit au profit d’enjeux extérieurs.
Le prix humain et stratégique de la désunion
Pour Boumala, le « non-Maghreb » coûte cher. Il n’a pas seulement retardé l’émergence d’une puissance régionale cohérente, il a aussi ouvert la voie à une instabilité structurelle. L’absence de coopération économique prive les peuples d’opportunités de croissance, tandis que le repli des États attise la méfiance et l’isolement. À long terme, cette situation condamne la région à l’insignifiance internationale et à la dépendance. Elle rend le Maghreb vulnérable aux crises, incapable de jouer un rôle géopolitique autonome et déconnecté de sa propre histoire commune.
Un appel à la conscience collective
Malgré la gravité du constat, Boumala refuse le fatalisme. Il appelle à une « hiba maghrébine », un sursaut populaire et politique capable de reconfigurer en profondeur la géographie humaine, économique et culturelle du Maghreb. L’objectif n’est pas de réactiver un rêve nostalgique, mais de refonder un avenir commun sur des bases de souveraineté, de justice et de projet commun. Ce renouveau nécessiterait de rompre avec les logiques du pouvoir autoritaire et de redonner aux sociétés civiles l’initiative d’un destin partagé.
Pour l’auteur, le chemin vers la réconciliation maghrébine est difficile, mais il demeure possible.
Fodil Boumala met le doigt sur une vérité dérangeante : l’absence d’unité n’est pas neutre, elle est destructrice. Le coût du non-Maghreb se paie en perte de souveraineté, en stagnation économique et en effritement identitaire. Seule une volonté populaire déterminée à reconstruire la solidarité régionale peut inverser la tendance avant qu’il ne soit trop tard.
ici le post de Fodil Boumala sur Facebook
Résumé et traduction ALG247.COM



