Déchéance de nationalité en Algérie : le projet parlementaire refait surface. Inquiétudes de la diaspora et des ONG
La relance parlementaire du projet de loi sur la déchéance de la nationalité suscite une vive réaction chez les Algériens de l’étranger et les associations de défense des droits humains. Entre préoccupation citoyenne et interrogations juridiques, le débat s’intensifie.
Un texte qui inquiète la diaspora
En France et au Royaume-Uni, de nombreux membres de la diaspora algérienne ont exprimé leur préoccupation et leur refus de voir considérer l’engagement associatif, académique ou médiatique critique comme une menace contre l’État algérien. Selon plusieurs témoignages relayés sur les réseaux sociaux et par des médias spécialisés, cette mesure suscite la crainte de répressions ciblées et d’entraves à la liberté d’expression.
Des collectifs citoyens et des réseaux d’associations, tels que « Algériens du monde » ou « Réseau algérien contre la répression », dénoncent un « signal de défiance » adressé à la diaspora et appellent les autorités à garantir le respect des opinions dissidentes dans le strict cadre républicain. Selon Amnesty International, l’activisme citoyen des diasporas représente un enjeu crucial pour la démocratie et les droits humains dans tous les pays démocratiques. Ils alertent sur les risques de répression transnationale et sur la nécessité de défendre la liberté d’engagement à distance pour les exilés et migrants.
Les organisations de défense des droits humains montent au créneau
Des ONG majeures comme Amnesty International et la Fédération Internationale pour les Droits Humains (FIDH) ont publié plusieurs communiqués condamnant toute mesure « disproportionnée » menaçant la citoyenneté pour raison politique ou de loyauté alléguée. Elles estiment que la déchéance arbitraire de la nationalité porte atteinte aux droits civils fondamentaux et pourrait ouvrir la voie à des discriminations ciblées contre les groupes d’opposants, journalistes, militants et chercheurs.
Amnesty International rappelle que de telles législations sont contraires aux principes de la Déclaration universelle des droits de l’homme et aux engagements internationaux de l’Algérie. Des avocats des droits de l’homme demandent la mise en place de garde-fous indépendants pour éviter tout risque d’erreur judiciaire ou de stigmatisation politique.
Des débats politiques et juridiques persistants
Face à ces critiques, certains porteurs du texte, comme le député Hicham Sifer, assurent que le projet reste conforme à la Constitution et aux mécanismes internationaux de protection de la souveraineté nationale. Ils s’appuient sur l’exemple de pays ayant adopté des dispositions similaires, tout en promettant des procédures de recours et la protection des droits de la défense. Les observateurs insistent cependant sur la nécessité d’un débat transparent et d’une expertise indépendante pour encadrer la mise en œuvre du dispositif
La résurgence du projet de déchéance de nationalité illustre les fragilités persistantes du lien entre l’Algérie et sa diaspora, ainsi que les défis liés au respect des droits fondamentaux du citoyen algérien dans un contexte de tension politique graves. À l’heure où les associations et ONG s’élèvent contre tout risque de régression, le Parlement aura à démontrer sa capacité à légiférer sans porter atteinte aux principes universels de justice et de cohésion nationale.
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