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mercredi, novembre 19, 2025

Francesca Albanese accuse la communauté internationale de complicité dans le génocide de Gaza

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Francesca Albanese accuse la communauté internationale de complicité dans le génocide de Gaza

Dans son dernier rapport intitulé « Le génocide de Gaza : un crime collectif », la rapporteuse spéciale de l’ONU Francesca Albanese pointe la responsabilité directe et indirecte de plusieurs États, dont la France, dans les crimes perpétrés à Gaza. Elle y dénonce une « complicité internationale systémique » qui mine le droit international.

Un rapport accablant publié le 20 octobre 2025

La rapporteuse spéciale des Nations unies sur la situation des droits humains dans les territoires palestiniens occupés, Francesca Albanese, a rendu public un rapport intitulé « Le génocide de Gaza : un crime collectif » le 20 octobre 2025. Ce document s’inscrit dans la continuité de ses précédentes analyses, notamment « Anatomie d’un génocide » (2024), « L’effacement colonial par le génocide » (2024) et « D’une économie d’occupation à une économie de génocide » (2025).

Pour Albanese, « Gaza n’est pas une tragédie sans responsables ». Elle affirme que la destruction de la bande de Gaza relève d’un génocide « diffusé en direct », facilité par la complicité de plusieurs gouvernements. Elle dénonce un « fossé croissant entre les peuples et leurs dirigeants », révélateur du déclin de l’ordre international fondé sur le droit.

Quatre dimensions de la complicité internationale

Complicité politique et diplomatique

Selon le rapport, de nombreux États ont adopté les éléments de langage israéliens, qualifiant systématiquement les Palestiniens de « terroristes » tandis que les Israéliens étaient désignés comme des « civils » ou des « otages ». Albanese estime que ces choix discursifs ont contribué à légitimer les opérations militaires à Gaza.

Elle critique par ailleurs la France et d’autres pays européens pour avoir privilégié l’expression « pauses humanitaires » au lieu d’un véritable appel à un cessez-le-feu. Cette position, écrit-elle, a offert une couverture politique à la poursuite des bombardements israéliens.

Complicité militaire

Francesca Albanese rappelle que le Traité sur le commerce des armes (TCA) interdit la vente d’armes à un pays soupçonné de crimes de guerre ou de génocide. Elle note que plusieurs États, dont la France, ont poursuivi leurs exportations d’armes et autorisé le transit de matériel militaire vers Israël.

La rapporteuse souligne également la responsabilité des États dont certains citoyens détiennent la double nationalité et servent dans l’armée israélienne. Elle demande que ces individus soient jugés pour leur participation à un conflit marqué par des violations graves du droit international.Complicité humanitaire

Le rapport dénonce la « militarisation » et la « politisation » de l’aide humanitaire à Gaza.

L’auteure condamne le retrait de financements à l’UNRWA — notamment par la France — sur la base d’accusations israéliennes non vérifiées, par la suite réfutées par des observateurs de l’ONU.

Albanese critique également la création par les États-Unis de la Gaza Humanitarian Foundation, accusée d’avoir favorisé le déplacement forcé de milliers de Palestiniens et provoqué la mort de plus de 2 000 civils dans les zones dites sécurisées.

Complicité économique

Dans le domaine économique, la rapporteuse estime qu’Israël dépend fortement de ses échanges commerciaux. Elle reproche aux États partenaires de maintenir voire d’intensifier leurs relations avec le pays, malgré les violations du droit international.

La France est spécifiquement citée pour avoir accru ses échanges économiques avec Israël de près de 75 millions de dollars en 2025. Albanese appelle à la mise en place d’un embargo sur les armes, l’énergie et le commerce « afin de cesser de soutenir un régime d’apartheid et de génocide ».

Un appel à l’action et à la justice

Le rapport exhorte les États tiers à « suspendre immédiatement toutes les relations militaires, économiques et diplomatiques avec Israël ». Tout engagement dans ces secteurs, avertit Albanese, risque de constituer une participation directe à des crimes de guerre, à des crimes contre l’humanité ou à un génocide.

Elle réaffirme ses recommandations précédentes :

  • – Imposer des mesures coercitives et un embargo global sur les armes visant Israël.
  • – Interdire le transit maritime et aérien de tout matériel militaire à destination du pays.
  • – Poursuivre les responsables et complices devant les juridictions nationales et internationales compétentes.
  • – Exiger un cessez-le-feu permanent, la levée complète du blocus et la réouverture des entrées commerciales et humanitaires de Gaza.

Une mise en garde adressée aux gouvernements

Francesca Albanese souligne enfin que « nul État ne peut prétendre respecter le droit international tout en armant ou protégeant un régime génocidaire ».

Elle affirme que la survie du droit international dépend de la capacité des États à faire cesser leur complicité dans les crimes en cours. Pour elle, « la diplomatie doit prévenir les crimes, non les justifier », et la justice doit redevenir le socle de la paix mondiale.

ALG247.COM avec:

  • Rapport de Francesca Albanese : « Le génocide de Gaza : un crime collectif », ONU, octobre 2025.
  • Agence Média Palestine, 24 octobre 2025.
  • Conseil des droits de l’homme des Nations unies.
  • Rapports précédents de Francesca Albanese (2024–2025)
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