Sahara occidental : le Front Polisario rejette la nouvelle résolution américaine sur la MINURSO
À la veille d’une réunion cruciale du Conseil de sécurité de l’ONU sur la MINURSO, le Front Polisario exprime un rejet ferme du projet de résolution américain. Le mouvement sahraoui pointe des dérives, estimant que le texte remet en cause le cadre légal de la question du Sahara occidental et menace les droits du peuple sahraoui.
Les enjeux de la résolution américaine
Le Conseil de sécurité des Nations Unies s’apprête à examiner un projet de résolution présenté par les États-Unis concernant le mandat de la MINURSO (Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental). Ce texte suscite une vive critique du Front Polisario, qui considère qu’il porte atteinte aux principes fondamentaux du droit international encadrant ce territoire en conflit depuis quatre décennies.
Une réforme du mandat controversée
Selon le contenu du projet, le renouvellement du mandat de la MINURSO serait prolongé jusqu’en janvier 2026, rompant avec la tradition de reconductions annuelles. Le texte évoque aussi la transformation ou la suppression de la mission si aucun accord n’est trouvé, ce qui inquiète le mouvement sahraoui. Dans le même temps, le Front Polisario y voit une volonté de réduire son rôle à celui de simple « partie » au conflit, mettant de côté sa reconnaissance officielle par l’Assemblée générale de l’ONU comme représentant légitime du peuple sahraoui.
La médiation sous l’égide des États-Unis
Point sensible, le projet propose que les négociations se poursuivent sous l’égide exclusive des États-Unis, ce qui marginaliserait le rôle central de l’ONU en tant que médiateur neutre selon le Front Polisario. Par ailleurs, l’Algérie et la Russie ont critiqué le manque de neutralité du projet et regretté que les amendements proposés, visant à clarifier le statut des parties au conflit, n’aient pas été pris en compte.
La réaction officielle du Front Polisario
Sidi Mohamed Omar, représentant du Front Polisario auprès de l’ONU, a adressé une lettre officielle au président du Conseil de sécurité, dénonçant une « dérive grave et sans précédent » du processus de paix. Il assure que le texte présenté par les États-Unis contient des éléments sapant les bases du règlement proposé par l’ONU et l’Union africaine et viole le statut international du territoire saharien.
Le diplomate sahraoui insiste sur le fait que toute tentative visant à préjuger du résultat du processus ou à limiter le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui est pleinement rejetée. Il rappelle que le destin du peuple sahraoui ne dépend ni des États-Unis ni de la France, mais de sa propre mobilisation pour défendre ses droits inaliénables.
Positions internationales et appels à la neutralité
La Fédération de Russie et l’Algérie ont exprimé leurs préoccupations quant au parti pris du projet de résolution américain et ont appelé à préserver la neutralité du Conseil de sécurité. Le maintien du mandat de la MINURSO est jugé crucial pour la stabilité régionale, même si son avenir paraît incertain si la résolution venait à redéfinir drastiquement son rôle. Par ailleurs, l’Algérie regrette publiquement la réaffirmation du soutien américain à la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, ce qui met en exergue les tensions persistantes entre les principaux acteurs internationaux.
La présentation du projet de résolution américain sur la MINURSO accentue les divisions au sein du Conseil de sécurité et suscite la crainte d’un affaiblissement des principes de droit international sur la question sahraouie. Le Front Polisario réaffirme sa position de rejet face à toute tentative de marginalisation de son rôle ou de limitation du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. Le débat reste ouvert au sein de la communauté internationale sur l’avenir de la mission onusienne et le processus de paix au Sahara occidental.
ALG247.COM (avec agences)
