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mercredi, novembre 19, 2025

Algérie : Fethi Ghares condamné à deux ans de prison pour outrage au président Tebboune

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L’opposant algérien Fethi Ghares a été condamné à deux ans de prison ferme et à une lourde amende pour outrage au président Abdelmadjid Tebboune. Cette affaire relance le débat sur la liberté d’expression et le climat politique en Algérie.

Condamnation de Fethi Ghares : retour sur les faits

Le tribunal de Hussein-Dey, à Alger, a condamné mardi 21 octobre Fethi Ghares, figure de la gauche algérienne et coordinateur du Mouvement démocratique et social (MDS), à deux ans de prison ferme assortis d’une amende de 300 000 dinars (environ 2 000 euros). L’opposant a été reconnu coupable d’« outrage au président de la République », d’« outrage à corps constitué » et de « propagation de fausses informations susceptibles de porter atteinte à l’ordre et à la sécurité publique ».

Selon ses avocats, la condamnation fait suite à des déclarations publiques jugées offensantes envers le président Tebboune, notamment lors d’une intervention sur la chaîne Afrique du Nord News. Fethi Ghares avait critiqué la politique présidentielle et la volonté de révision de la loi électorale, provoquant son arrestation à son domicile le 29 septembre 2025.

Un parcours d’opposant marqué par la répression

Fethi Ghares n’en est pas à sa première condamnation. Déjà arrêté pendant le mouvement de protestation du Hirak à l’été 2021, il avait été condamné en janvier 2022 à deux ans de prison, avant d’être libéré en mars 2022 suite à la réduction de sa peine en appel. Depuis, il a régulièrement fait l’objet de poursuites judiciaires, majoritairement pour des prises de position politiques ou critiques envers le chef de l’État.

Avant ce dernier jugement, il avait été arrêté en août 2024, à l’approche de l’élection présidentielle, et condamné à un an de prison ferme. Cette peine a été confirmée en appel en mai 2025, puis contestée devant la Cour de cassation. Son parti, le MDS, a également été frappé par une interdiction d’activité en février 2023, dans un contexte de durcissement du contrôle politique sur l’opposition.

Liberté d’expression et contexte politique sous tension

La condamnation de Fethi Ghares, alors qu’il reste en liberté provisoire dans l’attente du procès en appel, nourrit une nouvelle fois la controverse sur les marges de liberté d’expression en Algérie. Ses avocats dénoncent un usage abusif de la justice pour restreindre le débat politique, tandis que de nombreuses voix s’alarment d’une multiplication des poursuites pour « opinions » envers les figures de l’opposition et les défenseurs des droits humains.

Selon plusieurs sources, près de 250 personnes sont actuellement détenues pour des motifs liés à leurs opinions politiques ou à leur engagement militant pourtant strictement pacifique. La judiciarisation croissante de la parole publique et les restrictions visant les partis et les médias critiques illustrent un climat politique en tension, à la veille des prochaines échéances nationales.

Le cas de Fethi Ghares symbolise la fragilité de la liberté d’opinion en Algérie, où le débat politique s’exerce sous la menace de sanctions judiciaires. Sa condamnation pose la question de la place qu’occupe l’opposition dans une société qui voit son pluralisme politique réduit à néant désormais.

    ALG247.COM (avec agences)

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