Israël : Près de 200 000 Israéliens ont quitté le pays entre 2022 et 2024, une crise migratoire inédite
Entre début 2022 et le milieu de l’année 2024, près de 200 000 Israéliens ont choisi d’émigrer, un phénomène inédit qui soulève des questions démographiques et sociales pour l’État d’Israël. Ce mouvement migratoire important s’inscrit dans un contexte de conflits, de tensions politiques internes et d’instabilité économique.
Une vague migratoire sans précédent
Selon un article de Le Figaro daté du 21 octobre 2025, environ 200 000 Israéliens ont quitté leur pays depuis 2022, phénomène qualifié de « tsunami migratoire ». Les chiffres de l’Office central des statistiques israélien confirment qu’en 2024, un total de 82 700 résidents ont quitté le pays, contre environ 55 000 en 2023 et une moyenne habituelle décennale de 35 000 départs annuels. Ce contexte s’est traduit par une croissance démographique nettement ralentie, passant de 2,2% en 2022 à seulement 1,1% en 2024, la plus faible en plusieurs années.
Contexte politique et sécuritaire
Cette migration accrue fait suite à plusieurs événements majeurs, notamment la guerre en cours depuis octobre 2023, et des tensions politiques internes fortes, notamment les contestations liées aux réformes judiciaires. La guerre, en particulier, a provoqué une incertitude et un sentiment d’insécurité parmi une grande partie de la population. Des départs massifs ont été observés peu après l’attaque du 7 octobre 2023 et les violences qui ont suivi.
Un phénomène multidimensionnel
Plusieurs facteurs expliquent cette émigration. Outre les conflits armés, les difficultés économiques et la politique intérieure divisent la société israélienne. Par ailleurs, un taux important de nouveaux immigrants venant principalement d’Europe de l’Est et d’Ukraine est compensé par un nombre significatif de départs.
Bien que le nombre d’arrivées de nouveaux immigrants soit resté relativement élevé (32 800 immigrants en 2024), il a toutefois connu un recul notable par rapport aux années précédentes, notamment après un pic exceptionnel en 2022. De plus, environ 15% des nouveaux immigrants arrivés entre 2019 et 2023 ont quitté le pays en 2024, ce qui montre une tendance à l’exode temporaire puis parfois définitif.
Conséquences démographiques et sociales
La fuite des populations inquiète les autorités israéliennes, notamment la Knesset qui a organisé en début 2025 un débat sur la préparation du pays face à cette migration négative et ses répercussions. Cette tendance affecte la croissance économique, le renouvellement démographique mais souligne aussi une forme d’érosion de la confiance dans les structures politiques et sociales du pays.
Une émigration temporaire ou un exode durable ?
Certaines analyses soulignent que, malgré cette hausse inédite des départs, une partie des Israéliens qui ont émigré suivent un mouvement de va-et-vient, notamment à cause des conflits récurrents. Le retour des migrants reste un facteur important à prendre en compte, mais leur nombre demeure largement insuffisant pour compenser les pertes.
Entre début 2022 et la mi-2024, Israël a ainsi connu une importante migration négative, avec près de 200 000 personnes quittant le pays, un phénomène sans précédent lié à des facteurs sécuritaires, politiques et socio-économiques. Cette tendance pose un défi majeur pour le pays dans la gestion de sa population et invite à une réflexion approfondie sur ses conséquences à long terme.
ALG247.COM avec Le Figaro, Central Bureau of Statistics Israël, Times of Israel, Knesset, Ynetnews, The Jewish Policy Research



