Italie : Giorgia Meloni visée par une plainte à la CPI pour complicité de génocide
La cheffe du gouvernement italien et deux de ses ministres font l’objet d’une plainte déposée devant la Cour pénale internationale (CPI) pour leur soutien au gouvernement israélien. Le dossier émane d’un collectif de juristes et d’universitaires.
La présidente du Conseil italien, Giorgia Meloni, a annoncé mardi soir qu’une plainte pour “complicité de génocide” avait été déposée contre elle, ainsi que contre le ministre de la Défense Guido Crosetto, le ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani et le directeur général du groupe Leonardo, Roberto Cingolani.
Cette plainte a été enregistrée auprès de la Cour pénale internationale (CPI), à La Haye, et met en cause le soutien du gouvernement italien à Israël, notamment dans le cadre de la coopération militaire entre les deux pays.
« Moi, le ministre Crosetto, le ministre Tajani et je pense le directeur général de Leonardo avons été visés par une plainte devant la Cour pénale internationale pour complicité de génocide », a déclaré Giorgia Meloni au cours d’une émission télévisée enregistrée et dont des extraits ont été diffusés par les médias italiens.
« Je pense qu’il n’existe pas un autre cas au monde ou dans l’histoire d’une plainte de ce genre », a-t-elle ajouté.
Une plainte émanant de juristes pro-palestiniens
Selon les informations publiées par plusieurs médias italiens, la plainte est datée du 1er octobre 2025 et a été déposée par un collectif baptisé « Juristes et avocats pour la Palestine ».
Le document a été signé par une cinquantaine de personnes, parmi lesquelles figurent des professeurs de droit, des avocats et quelques personnalités publiques.
Dans le texte transmis à la CPI, les auteurs affirment que le gouvernement italien se serait rendu complice du “génocide en cours” à Gaza, à travers son soutien politique et militaire à Israël.
Ils citent en particulier les activités du groupe Leonardo, géant italien de l’aéronautique et de la défense, qui fournit du matériel militaire à Tel-Aviv.
« Avec son soutien au gouvernement israélien, en particulier à travers la fourniture d’armement meurtrier, le gouvernement italien s’est rendu complice du génocide en cours et des gravissimes crimes de guerre et contre l’humanité commis aux dépens de la population palestinienne », écrivent les signataires.
Le collectif demande à la Cour d’examiner la possibilité d’ouvrir une enquête officielle sur la base de ces accusations.
Aucune confirmation n’a pour l’heure été donnée par la CPI quant à la réception ou à l’examen du dossier.
Un contexte politique sensible
L’Italie, sous le gouvernement de Giorgia Meloni, a exprimé à plusieurs reprises son soutien politique à Israël. Le pays fait partie des partenaires européens de l’industrie de défense israélienne, notamment via le groupe Leonardo, dont l’État italien est le principal actionnaire.
Cette affaire intervient alors que plusieurs organisations de la société civile et juristes internationaux ont multiplié les recours devant la CPI contre des États ou entreprises accusés de contribuer indirectement à la guerre menée dans la bande de Gaza.
Réactions en attente
Ni le ministère italien de la Défense ni celui des Affaires étrangères n’ont pour l’instant commenté publiquement la procédure.
De son côté, Giorgia Meloni a indiqué qu’elle considérait cette plainte comme « sans précédent », tout en réaffirmant la position de son gouvernement en faveur du droit d’Israël à se défendre.
La Cour pénale internationale, compétente pour juger les crimes de guerre, crimes contre l’humanité et génocides, n’a pas encore réagi officiellement à cette nouvelle requête.
Rédaction : ALG247.COM
(avec AFP et médias italiens)



